vendredi 19 mars 2010

Critique : Valhalla Rising (Nicolas Winding Refn)

Valhalla Rising
Valhalla Rising
Film danois, britannique
Réalisateur : Nicolas Winding Refn
Avec : Mads Mikkelsen, Maarten Steven, Jamie Sives
Scénario de : Nicolas Winding Refn, Roy Jacobsen
Titre français : Le Guerrier silencieux, Valhalla Rising
Directeur de la photographie : Morten Søborg
Monteur : Matthew Newman
Durée : 90 mn
Genre : Aventure
Date de sortie en France : 3 Mars 2010
Interdit aux moins de 12 ans.






Synopsis :
Un guerrier borgne et muet (Mads Mikkelsen) est gardé captif par des Vikings pour participer à des combats. Un jour, il se libère de ses cerbères qu'il massacre. Suivi d'un enfant, Are (Maarten Steven), ils vont faire la rencontre de Vikings chrétiens désirant reconquérir Jérusalem.


Bande-annonce (VOST) :


Critique

L'affiche promotionnelle française indique sans complexe « Le Guerrier silencieux est au film de Vikings ce que 2001 : l'Odyssée de l'espace est au film de science-fiction. »
Alléchant... Est-ce là un voyage métaphysique et révolutionnaire qui nous attend ?

Splendeur viking.

Dans la montagne embrumée, un enfant porte un sceau et va nourrir un homme en cage, borgne, le visage inexpressif, surveillé par des Vikings comme statufiés. Le vent souffle et nul ne prononce de mots. Un combat à mort va se dérouler, et notre mystérieux esclave en sortira vainqueur pour retrouver ses chaînes. Cette mise en bouche tournée dans les Highlands écossais, ne peut que subjuguer – et si ce n'est pas le cas, vous pouvez dès à présent abandonner le film. Dispensé d'une narration traditionnelle, Valhalla Rising est, contrairement à ce que pourrait laisser entendre sa bande annonce, une aventure atypique teintée de mythologie nordique. One Eye (Mads Mikkelsen, impressionnant par son corps et visage scarifiés), le borgne au centre de cette histoire est également muet, limitant les dialogues entre les personnages au strict minimum. Entre sérénité et brutalité, le film, divisé en courts chapitres, développe une atmosphère singulière, appuyée par une formidable musique sinistre et oppressante de Peter Peter et Peter Keyd.
Alors que des chrétiens veulent se réapproprier le guerrier-esclave des païens, Are , l'enfant esclave, va l'aider à se libérer. Et pourtant, leur route va les mener à un groupe de chrétiens barbares s'apprêtant à partir pour Jérusalem...


Valhalla Rising

La passion du Christ.

Voyant en One Eye un valeureux guerrier qui ne pourrait qu'être bénéfique dans leur quête, les chrétiens vont entrainer les deux anciens esclaves sur leur drakkar. Episode qui va, en quelque sorte, condamner le film à perdre sa force contemplative pour laisser place à un sentiment de vacuité alors que le navire de ces barbares à la passion naïve, stagne au coeur d'une épaisse brume. Une malédiction serait tombée sur eux à cause des deux païens présents à bord, mais voilà, on ne se débarrasse pas du guerrier brutal par la force, les condamnant à les garder dans leur groupe pour finalement découvrir une terre inconnue.

Le mysticisme de l'image.

Le récit n'étant forgé que par les images, les images n'étant qu'une fascination pour une nature antique et de ses traits sauvages, Valhalla Rising n'apportera qu'aux plus téméraires une réflexion basée sur son protagoniste, seule énigme au milieu de ce voyage expérimental qui ne semblait bâti que sur un seul fait : la découverte de l'Amérique du Nord par les Vikings. Et si ce concept peut sembler attrayant, l'aventure métaphysique que laissait augurer les premières parties s'est définitivement perdue quelque part dans la vallée, remplacée par une illustration volontariste. L'énigmatique guerrier mutique pouvait séduire, le destin d'absurdes disciples du Christ peine à susciter un véritable intérêt.


Valhalla Rising

Conclusion

Nicolas Winding Refn livre un film de Vikings atypique, torturant les codes traditionnels de la narration et du montage. Captivant dans ses premières minutes, Valhalla Rising s'appauvrit au fils de ses chapitres pour n'offrir qu'un ultime sursaut de dernière minute. On retiendra avant tout la beauté picturale de certains plans, l'intense lien entre les deux esclaves et l'exceptionnelle musique composée pour le film.

Note : 5/10

Cet extrait – les cinq premières minutes du film – proposé par Allociné est une alternative plus représentative que la bande annonce.

2 commentaires:

  1. Super blog en tout cas ! J'y reviendrai souvent !

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  2. Je songeais à mettre des balises de commentaires pour chaque critique !

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